29 novembre 2005

Dimanche aura été une journée difficile.

Dimanche aura été une journée difficile.
D'abord parce que ici c'était un week-end férié, ce qui veut dire que beaucoup de monde était venu sur les plages et bien entendu, les passages des jets ski n'amélioraient pas la stabilité du bateau. Nous n'avions pas pu le mettre au sec sur la plage parce que la marée était haute à midi, et pour le mettre au sec il aurait fallu qu'elle soit au plus bas à cette heure.
Nous avons donc travaillé Isidore et moi, sur un bateau qui se voulait dansant, ce n'est pas très pratique. Nous étions bercés, un peu trop à notre goût, par Kouros qui tanguait, nous étions parfois pliés pour pouvoir atteindre les recoins à peindre, nous respirions les odeurs de la peinture et du verni. Il n'y avait presque pas d'air, ce qui aurait pu nous soulager un peu, et la chaleur à l'intérieur du bateau nous étouffait un peu. Voilà les raisons pour lesquelles cette journée n'aura pas été facile. Nous avons fait ce que nous avons pu, et à mon avis, nous avons fait pas mal. J'ai peint la cabine avant, du sol au plafond, ainsi que les étagères qui y sont posées. Isidore à terminé de poncer le bois qui doit être verni et à commencer à vernir aussi. Presque tout un côté du carré et fait. Ensuite n'en tenant plus dans ces conditions de travail, nous avons décidé d'enlever les plaques qui couvrent le sol ainsi que l'escalier qui descente du cockpit au carré. Nous avons embarqué le tout et nous sommes rentrés à la maison pour travailler au sec et à terre.
C'était en fait un peu décevant parce que nous étions plein d'enthousiasme et nous aurions aimé avancer d'avantage. Ce sera parti remise pour dimanche prochain. La marée sera basse et nous pourrons travailler dans de meilleures conditions. Cette semaine je nettoie les parties que nous avons amenées ici, et je continue mes recherches en ce qui concerne le transport, puisque je n'ai pas encore trouvé de cargo qui pourra transporter Kouros depuis ici jusqu'en France. C'est un de mes soucis majeurs. Je vais également coudre les rideaux, et faire les couvre lit. Ah ! J'ai de quoi m'occuper jusqu'à l'arrivée de Amor. Je commence à sentir la fatigue qui s'accumule, mais mon optimisme et notre rêve me poussent en avant. J'ai hâte de mettre en ligne les premières photos du Bateau rénové.

26 novembre 2005

La vie suspendue à un fil

Jeudi alors que j'étais en ville et que je me dirigeais vers l'aéroport pour prendre mon avion de retour, j'ai reçu un coup de téléphone qui m'annonçait une bien triste nouvelle.
L'avionnette dans laquelle voyageait le propriétaire de l'hôtel de l'île s'était écrasée le matin même contre une colline. A bord de l'avion il y avait donc Carlos, accompagnée de sa jeune avocate, d'un docteur, ainsi que le pilote et le co-pilote. Cinq personnes dont trois que je connaissais, disparaissaient soudain.
En ce moment j'échange quelques mails avec un autre bloggueur et nous parlons de sujets qui nous préoccupent tous, l'amour, l'amitié, la fidélité, des valeurs que chacun de nous avons et qui font parties de notre vie.
Je lis aussi assez souvent les blogs de part et d'autres de la blogsphère et je retrouve les petits moments de tristesse, de joie, d'inquiétude, de ceux qui mettent en ligne.
Ce matin je m'interroge sur la vie. Je me remémore des souvenirs d'événements que j'ai vécus, et je plonge aussi par moment dans mes préoccupations du moment.
J'ai la sensation que tout ce mélange dans ma tête, comme si un écheveau emmêlé de pensés se présentait devant mes yeux et m'invitait à dénouer ses nœuds.

Je constate souvent que nous les êtres humains sommes forts et fragiles à la fois. Il suffit d'un petit rien parfois pour que la vie soit belle, et d'un autre petit rien pour qu'elle devienne angoissante ou triste.
Sommes nous tous forgés pour nous sentir en pleine vigueur à un moment et si fragile à un autre ?
Quelle que fut l'histoire de notre enfance nous en gardons tous des marques que je dirais presque indélébiles, et ce sont ces marques qui nous guident plus tard vers nos forces ou nos fragilités.
Ce qui vient à mon esprit en priorité c'est que la vie est suspendue à un fil. Aujourd'hui nous sommes là, je peux même dire à l'instant nous sommes là et n'avons aucune certitude sur la durée de cette vie.
J'ai toujours pensé de cette manière, essayant de mener ma vie comme si j'allais mourir demain. Cette manière de fonctionner je l'applique dans chacune de mes décisions importantes, j'essaye au maximum de profiter du moment présent, j'essaye de faire en sorte de vivre le moins possible en conflit avec moi-même et les autres, au cas où je ne serai plus là pour pouvoir "réparer" mes erreurs. Bien entendu cela ne m'empêche pas de commettre des erreurs, ce que je veux dire par là c'est que je n'aime pas rester sur une discussion ou un sentiment désagréable par exemple. J'aime faire ce que je peux faire pour moi ou pour les autres dans l'instant sans le remettre au lendemain, ce lendemain étant par définition "incertain".
Alors pourquoi comme les autres personnes, certaines pensées viennent déranger ma vie.
Simplement parce que nous avons tous appris à vivre en société, avec ses règles et ses balises.Ce sont souvent ses règles et ses balises qui font que nous nous sentons mal, torturés, déboussolés. Parce qu'en fait c'est souvent quand on souhaite transgresser ses règles que notre bonne conscience vient nous dire que c'est mal. Et voilà que soudain le conflit intérieur vient nous bouffer notre joie de vivre et nous plonger dans les labyrinthes des questions.
Jeudi matin Carlos pris son avion, ironie du sort, il se rendait à l'enterrement d'un jeune garçon mort trop tôt d'une leucémie. Il n'a pu assister à cet enterrement parce que l'avionnette n'a jamais atterrie. Carlos était très riche, marié, il avait des enfants, tout pour être heureux.
J'espère de tout mon cœur qu'il a su profiter de la vie, qu'il n'a pas laissé le stress de ses affaires professionnelles lui manger les moments de bonheur qu'il pouvait partager avec sa famille ou ses amis. J'ai également une pensée pour cette jeune avocate, elle avait vingt neuf ans et était enceinte, elle avait…la vie de elle…
Ce sont toujours des nouvelles comme celle-ci qui me font prendre du recul, et me dire que même si je passe par des étapes difficiles, ces étapes font parties de mon passage sur cette terre et qu'au bout du compte elles font mon histoire, elles m'aident aussi à progresser et relativiser mes problèmes, mes angoisses. C'est quand la mort nous touche de près que nous prenons conscience combien parfois on s'enlise trop profondément dans des questions métaphysiques. Franchissons les balises, vivons nos rêves, bousculons les idées préconçues, tout au plus ça fera jaser les autres, mais ils changeront vite de sujet de conversation et nous pourrons jouir de "notre vie." Ce sont nos petites révolutions, qui contribuent à faire évoluer les esprits.

25 novembre 2005

Quelques nouvelles,

Je viens de passer deux jours en ville. J'avais des tas de choses à faire et j'ai couru partout. Le plus difficile à vrai dire pour moi était de trouver le tissu que je voulais pour refaire les coussins.
J'ai arpenté la ville pour trouver ce que je désirais. Comme je m'y attendais, je n'ai pas eu la chance d'avoir le style que j'avais prévu. Je cherchais un style tropical, gai, aux couleurs allègres, mais ici c'est toujours pareil on voit des trucs magnifiques quand on en à pas besoin et le jour où on les cherche y en a pas.
Donc j'ai du prendre une nouvelle option, mais j'en suis tout a fait contente.
Je ne décris rien ici parce que Amor lit ce blog et je veux lui faire la surprise.
Déjà au départ de l'île ce n'était pas triste, j'emportais avec mois les onze coussins du bateau, j'étais chargée comme une mule. A l'arrivée en ville, j'ai contacté le tapissier, qui est venu me voir, puis j'ai du aller acheter le tissu. Lorsque j'ai choisi le tissus, je me suis rendu compte que puisque j'avais pris l'option de faire une déco avec des tissus coordonnés, il fallait que dise au tapissier sur quel coussin je voulais tel ou tel tissu. Le pauvre homme à du revenir me voir en me ramenant les coussins pour que nos puissions les différencier.
Je suis parti acheter la peinture, choisir le bon blanc cassé que je voulais n'a pas été de la tarte non plus. Il est bien plus difficile de choisir entre plusieurs tons de blanc qu'entre un vert où un rouge par exemple. Bon j'y suis tout de même arrivée.
Sur ce, j'ai du aussi appeler mon amie avocate pour qu'elle me prépare le contrat de vente. C'est chose faite. Puis encore prendre contact avec les compagnies de navigations pour en trouver une qui pourra amener le bateau jusqu'en méditerranée, la c'est encore en suspens.

J'ai une petite anecdote à raconter sur l'histoire de la peinture.
Dans les avionnettes que je prends pour aller sur l'île, il est strictement interdit de transporter, de la peinture, des vernis, etc.… Pourtant ce matériel là, j'en avais besoin impérativement pour ce dimanche puisque c'est le jour que j'ai demandé au peintre de venir sur le bateau.
Me voilà donc avec la peinture achetée, mais ne sachant comment me débrouiller pour l'amener jusqu'à l'île. J'ai contacté mon ami Nébo qui à un bateau pour qui me rende ce service, et par comble de malchance, juste cette semaine il ne peut pas voyager. Il me fallait absolument une solution.
J'ai donc fait comme m'a dit Nébo ce matin, de la contrebande de peinture.
J'ai acheté une grande glacière en polystyrène, dans laquelle j'ai mis les pots de peintures et de vernis, et là, je suis allée chez le marchant de légumes acheter des kilos de citrons, courgettes, tomates, bananes, bref tout ce que je trouvais pour remplir la glacière et couvrir les pots de peintures. heureusement que j'aime les légumes, parce que je ne vais manger que ça pendant une semaine.
Je suis ensuite allée au service des expéditions de la Cie aérienne, et ouvrant ma glacière, je leur ai dit qu'il me fallait absolument ces légumes pour ce soir, sinon ils seraient gâtés le lendemain. Les gars me connaissant bien on juste jeté un coup d'œil sur la contenu, sans fouiller, et m'ont dit : Ok ferme la vite et on te la mets dans l'avion de ce soir.

Yao ! Le truc a marché. C'est comme ça que j'ai fait de la contrebande de peinture.
C'était pour la bonne cause. Enfin, ma bonne cause.
Je suis donc ravie, j'ai tout ce qu'il me faut et demain et dimanche je me transforme en peintre avec Isidore.

21 novembre 2005

Kouros est propre.

Ce soir, je suis moulue, cassée, en mille morceaux. C'est le troisième jour que je travaille sur Kouros. Wao, il était crasseux ! J'ai travaillé comme une esclave…ah l'amour et les rêves !

C'est fou ce que ça donne du punch. N'empêche que si je ne sens pas la fatigue en travaillant,lorsque j'arrête je sens les courbatures. La solution, je ne devrais pas arrêter. Non merci ! Demain je me repose.

Hier j'ai passé la journée à continuer à vider. Et oui il en restait encore, je pensais pourtantavoir vu tous les coins, mais j'avais encore des choses à découvrir. Voilà c'est chose faite.C'est incroyable comme dans un espace de 12 mètres de long sur environ 3,75 mètres de large, on peut mettre comme choses.Alors là, je peux dire qu'il est plus simple pour moi de nettoyer ma grande maison, que levoilier. J'étais à peu près tout le temps courbée, accroupie, à genoux,penchée en avant, penchée en arrière, penchée sur le coté, bref, jamais droite ou presque.C'est un bon exercice de gymnastique. Faut bien que je me remonte le moral en trouvant desarguments positifs non !J'ai donc fini de vider hier et nettoyé aujourd'hui. Ce matin, nous sommes partis vers huit heures trente, et nous sommes allés sur l'île voisine, parce que nous voulions mettre le bateau au sec sur la plage.

Le soleil était superbe. Dès notre arrivée, le bateau étant immobile, j'ai pu attaquer le grandnettoyage, et vas y lave, relave, par ici , par là, tous des petits coins, de petits tiroirs, des petits placards, des petites portes. Les banquettes, le support des lits, la table a carte, la cuisine, tout y passe de fond en comble. Ensuite en vue de la prochaine étape, qui sera peinture et vernis, je me suis mise à poncer les bois qui en ont besoin. Et voilà que je mange de la poussière, oui j'aurai du nettoyer après le ponçage, mais non en fait c'était tellement sale qu'il valait mieux enlever la crasse d'abord, quite à recommencer ensuite. C'est ce que j'ai fait. Après le ponçage, re-nettoyage, mais cette fois ci c'était plus facile, parce qu'il n'y avait que la poussière et plus les traces grasses des grosses mains de Maxou.

J'ai juste eu le temps de prendre un petit lunch à midi et d'avoir le plaisir de parler avec Amor au téléphone. Ah la magie du portable ! Les deux hommes qui m'accompagnaient, Maxou et Mario, criaient famine. Ils étaient là pour nettoyer la coque.

Le travail de la coque leur a pris deux heures, et voilà que les deux hommes s'en sont allés à la
plage, pendant que je continuais ma besogne.

Ouf vers cinq heures je terminais. La marée étant remontée, le bateau commençait à se frétiller et donner signe de vouloir reprendre le large. Ce que nous fîmes. Max oueut alors l'idée de faire un petit tour pour essayer de pêcher. L'idée fut bonne, la prise aussi, une sierra.

Une heure et demie plus tard nous approchions notre île, j'avais pendant le trajet profiter pour m'asseoir un peu et commencer la lecture d'un livre de Bernard Moitessier, "Vagabond des mers du sud" un best seller sur l'aventure en voilier. A lire absolument si on veut prendre le large. Soudain, quelques gouttes de pluie inattendues nous ont rafraîchi et nous ont ensuite offert un bel arc en ciel, c'était la petite récompense de la journée. La photo que je joins n'est pas formidable, mais en la regardant en grand (il faut cliquer dessus), on peut mieux l'apprécier. Notre île se précise à l'horizon et une deuxième récompense s'annonce, la lueur du ciel jaunie et rosie, un beau couché du soleil se prépare.Il virera ensuite dans un magnifique mélange de pourpre, Hop quelques photos, et nous amarrons Kouros à sa bouée. Décente sur la plage, et je reprends ma vielle Suzuki pour regagner allégrement ma maison. Une bonne douche, quelques mails, et me voilà entrain d'écrire ce petit mot. Il est grand temps à présent d'aller offrir un repos bien mérité à tous ces muscles qui me tiraillent.


L'arc en ciel ..............................................Lueur du soir

18 novembre 2005

On fait le vide sur Kouros.

Je suis éreintée. Ce matin je suis partie vers neuf heures sur le bateau et j'en suis revenue vers cinq heures cet après midi. Jeanne, la propriétaire du bateau, et moi-même, future propriétaire, ;-), sommes allées y faire du vide.Je peux dire que du vide on en a fait. Depuis dix ans que le bateau se balade juste aux alentours de l'île, il n'avait jamais été vidé de son contenu. Le nettoyage à fond n'avait jamais été fait. Je ne vais pas raconter les kilos de déchets qu'on a pu sortir de là, mais c'était impressionnant. La ligne de flottaison est remontée d'au moins cinq bons centimètres.De plus pour comble de malchance, aujourd'hui Jeanny avait le mal de mer. Nous devions mettre le bateau sur la plage, mais cela n'a pas été possible donc nous avons travaillé, le bateau à l'eau, et bien entendu, ça bougeait. Heureusement je ne crains pas, il vaut mieux parce que sinon ça promettrait pour la traversée. Ce qui me dérange le plus en fait c'est qu'une fois à terre, je tangue comme si j'étais sur l'eau.C'est ce qui m'arrive en ce moment, j'ai l'impression que la table sur laquelleje travaille, se balance d'avant en arrière, mais bon. J'en reviens donc au nettoyage,plutôt au vidage. Nous avons sorti des piles de livres, les pages collées parl'humidité, les vieilles cartes de navigation, que j'ai ramené à la maison et que je dois à présent trier. Des vieux vêtements qui étaient entassés depuis dix ans. Il y avait aussi l'outillage de Maxou, le mari de Jeanny. Alors là ce n'était pas triste. Maxou à beaucoup de qualités, mais le rangement ce n'est pas son fort, c'est le moins que je puisse dire.J'ai du fouiller des heures dans des sacs en plastiques qui regorgeait de vis, de tournevis, de pinces, de matériel électriques,d'ampoules, bref, une quantité incroyable de choses qui ne servent plus à rien tant elles sont rouillées et dégueulasse, le mot n'est pas trop fort.
Je me suis fais donc le plaisir de remplir les sacs poubelle, tant tout est irrécupérable. Il y avait aussi une quantité énorme de produits tel que huile, graisse, solvant, etc.…qui pour beaucoup avait coulé dans les tiroirs ou les placard dans lequel ils étaient"rangés".
Je pestais contre Maxou pour son laissé allé innommable. Je lui ai même fait promettre de m'inviter à un apéritif au Miramar, le meilleur hôtel de la capitale, pour me récompenser de faire ce merdier à sa place. Il a bien sur accepté avec bonheur, vu le travail que je lui épargnais. A la fin de la journée j'étais tout de même satisfaite d'en avoirfait autant, et j'ai eu ma plus belle récompense; J'ai appelé Amor ! Nous avons discuté pendant presque deux heures. Enfin j'ai parlé tout le temps, lui buvait mes paroles, en me disant de temps en temps qu'il aurait adoré être là. Je lui répondais, qu'il valait mieux pas, il aurait eu peur, ça le faisait rire,mais je suis sure que son imagination sur le bordel qu'il y avait a bord, est loin de lui donner les images de la réalité. Je le sentais heureux, De plus je lui ai annoncé une nouvelle qui lui a fait super plaisir, il y avait un sextant dans le bateau, et nous le garderons. A l'heure du GPS, le sextant n'est plus indispensable, mais c'est surtout pour la beauté de l'objet et la tradition marine, qu'il était heureux. Nous étions enchantés de voir que nous avons fait un pas de plus dans la concrétisation de notre rêve. Un petit pas, mais un pas quand même. Je sentais Amor super excité, il était affamé de détails, et comme je suis une bavarde, il a été servi. J'ai pris soixante six photos de bateau, tous les coins y sont passés, et bien entendu je viens de les lui envoyer par mail. Ensuite ce qui est comique, c'est que je lui ai fait un petit mot en lui disant : " si on se connaît bien, je suis certaine que tu vas regarder ton mail avant de dormir, et tu trouveras cette avalanche de photos, parce que si tu me connais bien tu sauras que je vais te les envoyer tout de suite." Bingo…il me connaît bien, il savait que j'allais lui envoyer, et je le connais bien il a vu les photos. Je crois qu'il va avoir du mal à s'endormir cette nuit. En fait il a toujours du mal à dormir chaque fois que nous évoquons le bateau au téléphone. Si ça continu comme ça il va manquer de sommeil très bientôt, parce que c'est le grand sujet de nos conversations.
Demain je retourne à bord, cette fois j'attaque le nettoyage, grand nettoyage. J'ai hâte de le voir propre. S'il pouvait parler ce bateau, il s'écrirait allégrement qu'il se sent léger, demain soir il pourrait crier qu'il se sent propre.

Je sens que je vais passer quelques heures dessus jusqu'en décembre. Je le veux beau pour l'arriver de Amor, et nous y coulerons des heures formidables pendant les jours que Amor sera là.

On fait le vide................................. Le sextant ........................Kouros plus léger

16 novembre 2005

Nettoyage du bateau en prévision.

Pourvu qu'il fasse beau demain. En ce moment le temps est capricieux, et pour faire coïncider une bonne marée et un beau temps, ce n'est pas évident.
Pourquoi une bonne marée ? Et bien parce le bateau est un dériveur, ce qui signifie, pour ceux qui ne le savent pas, qu'il a une quille rétractable. Et alors à quoi ça sert une quille rétractable ? Et bien ça sert à se qu'elle se rétracte. Bon je plaisante, mais pas tout a fait.
Lorsque on navigue dans des endroits comme ici par exemple, il y a souvent des hauts fonds, donc presque pas d'eau par endroit. Pour cela un dériveur est le bateau le plus pratique puisqu'il a la possibilité de passer n'importe où. Une fois sa quille rétractée, il a un fond plat. Donc pas de danger de toucher le fond et d'avoir une avarie.
Et pourquoi je parle de la marée ? Et bien dans les jours qui viennent, nous aurons une grande marée ce qui permet de le mettre au sec sur la plage pour pouvoir le vider de son contenu qui appartient aux propriétaires actuels, et lui nettoyer la coque.
J'espère donc qu'il fera un beau soleil demain, la marée étant idéale jusqu'à vendredi.
Je suis impatiente de monter à bord et d'y travailler dessus. Ensuite il faudra lui faire une toilette complète et redonner une couche de verni sur les boiseries intérieures. Il me faudra sortir les coussins, les matelas, et faire changer les tissus de ceux-ci. Il faudra aussi refaire les rideaux et y apporter ma touche de déco. Tout ça parce que mon chéri arrive le 28 décembre. Et oui c'est une bonne nouvelle que j'ai reçue hier, et j'ai d'ailleurs passé la matinée à lui chercher un billet d'avion au meilleurs prix. J'ai tellement voyagé ces deux dernières années, que je sais bien jongler entre les différentes compagnies aériennes pour trouver le meilleurs prix et le voyage ayant le moins d'heures de vol possible. C'est chose faite, le billet est acheté. Amor était super content de m'annoncer la nouvelle, et ce soir quand il me parlait au téléphone il était encore plus content, il a réalisé que lorsqu'il serait là, nous pourrons nous balader quelques jours dans l'archipel avec le voilier qui sera alors le sien. C'est Capitaine Amor qui arrivera le 28. Moi je ne suis que la petite moussaillone.
C'est super tout ça. C'est bon pour rêver, et prendre patience. Je crois qu'il a du s'endormir bien tard, parce que tel que je le connais il devait avoir milles images dans la tête et le sommeil devait être difficile à attraper.
Pour moi il est vingt et une heures en ce moment et je vais aussi me permettre de reposer et de rêver un peu.

13 novembre 2005


Bus tout en couleurs

Mon voyage....depuis mon ïle vers la France

Je viens ici faire un petit reportage sur celui-ci.
Tout d'abord pour quitter l'île il me faut prendre une avionnette, (18 places). C'est en général toujours le moment ou je me délecte de voir au dessous de moi les petits îlots qui entourent mon île. Bon ce n'est pas que mon île soit bien grande, mais quelques îles autour sont vraiment minuscules. Ces petits lopins de terre qui émergent de l'océan me laissent toujours rêveuse. La nature est superbe. En écrivant cela je pense à toute cette pollution qui arrive parfois sur nos plages et je me désole de penser à ce qu'il restera plus tard à nos enfants ou petits enfants. Bon c'était juste une parenthèse.
En prenant l'avionnette je survole donc un morceau de cet archipel, non connu encore des touristes. Ils sont bien peu à arriver jusqu'ici. D'où la sensation de vivre dans un petit paradis.
Dix minutes plus tard, la côte de la capitale apparaît et ce sont les grands immeubles modernes qui surgissent en premier. En se rapprochant de la piste d'atterrissage on aperçois alors la vielle ville qui contraste avec les immeubles modernes. Cette ville est très contrastée. D'un coté de la baie c'est la vielle ville avec ses quartiers pauvres et les maisons coloniales. De l'autre côté, c'est au contraire la ville moderne avec des constructions qui n'ont rien à envier aux grandes villes comme New York. Nous avons des immeubles de plus de soixante étages. Entre la vieille ville et la ville moderne on longe une baie superbe ornée de quelques parcs dans lesquels se dressent des monuments.
C'est tout cela que j'aime ici, les contrastes. Ce petit pays est très riche en paysages différents.
Mer, campagne, montagne, désert, rivière, mais encore plusieurs ethnies d'indiens, tous plus beaux les uns que les autres. La faune et la flore et aussi très riche, je crois si je ne me trompe pas qu'on y compte plus de 1650 espèces d'oiseaux différents, les aras, les perroquets, et bien d'autres. Il y a aussi les papillons, les singes, les paresseux, les aigles "arpilla" je ne sais pas comment on les nome en français, mais il en reste très peu dans le monde. Nous avons aussi des tigres dans la jungle du Darién, frontière avec la Colombie. Je ne vais pas oublier les dauphins, les orques, les requin baleine, et quantité de poissons tropicaux. Il y a aussi dans la jungle bien sur des serpents, oui c'est moins agréables, mais c'est comme ça, et sincèrement depuis vingt ans que je connais ce pays je n'en ai jamais croisé un. Quelques couleuvres oui, mais pas les venimeux. En tout cas sur mon île il n'y a rien d'hostile, ni araignées, ni serpents venimeux. Il n'y a que des belles espèces, les biches par exemple. Elles se baladent souvent nonchalantes, tout comme les paons majestueux. C'est un pays superbe, Peu à peu je mettrais quelques photos dans ce blog, mais le chargement de celle-ci n'est pas toujours aisé alors il faudra être un peu patient. Sur mon autre blog l'album est plus facile à maîtriser, il est donc plus riche de photos. (Pour ceux que cela intéresse.)
Bref, après 15 minutes de voyage environ nous atterrissons en ville, là-bas la chaleur se fait sentir plus que sur l'île. J'ai passé la journée en ville et j'ai pris mon avion pour la France le lendemain matin. En direction de Miami d'abord puis Charles de Gaule ensuite.
Le voyage est long parce qu'il me faut arriver jusqu'à la destination finale, donc j'ai fait Paris...ville finale... en TGV. Il faut compter entre 18h et 22 h de voyage. Généralement c'est un moment qui me sert de sas pour me retrouver dans un environnement tout à fait différent.
A l'arrivée le climat me semble sec, même s'il pleut je sens l'atmosphère plus sèche. Le contact avec l'extérieur me parait toujours surprenant, j'ai perdu mes repères et je me sens totalement étrangère dans un pays qui m'a pourtant vu naître.
Je suis donc arrivée non pas fatiguée, parce que je ne sais pas comment je fais, mais j'ai toujours la forme en arrivant, mais un peu déracinée. Bien que mes voyages étant beaucoup plus fréquents depuis deux ans, j'ai toujours cette sensation d'arriver dans un pays qui n'est plus le mien.


Voici quelques photos, cliquez les pour les voir en grand.



11 novembre 2005

Kouros.

C'est la sonnerie du téléphone qui m'a réveillée ce matin. Quel plus beau réveil puis-je avoir que d'entendre le son de sa voix. Je sais que je lui manque, il me manque aussi et il le sait.
Cinq jours que nous sommes loin l'un de l'autre, nous ne nous y habituons pas. De son côté il essaye de ne pas plonger dans la déprime, il je crois beaucoup plus de mal que moi à ne pas se décourager. Je meuble mes heures en pensant à nos moments vécus, mais aussi à notre projet. Hier j'ai parlé à Jeanne, nous avons évoqué pour la énième fois sa traversée de l'atlantique sur Kouros. Kouros, ce voilier qui dans quelques jours sera notre, cette coque d'aluminium qui abritera notre amour pour un temps.
Hier en arrivant sur l'île je suis passée par le chemin de la "playa ejecutiva", je l'ai vu, là face à moi, j'ai aussitôt été transporté dans le futur. Il est la, à se balancer nonchalant, bercé par le mouvement de l'eau.
Il n'est fait que de quelques tôles soudées, de quelques morceaux d'orme qui agrémentent son intérieur, de quelques morceaux de toile qui forment ses voiles ou décorent ses coussins, mais il est aussi plein d'aventures. Je le vois vivant, en attente de nous. Bientôt j'aurai la chance de monter à bord. Jeanne ira le vider des affaires personnelles qui lui appartiennent, j'irai l'aider. Ensuite je lui ferai une beauté. Je vais le remplir d'amour, de rêves.
Cette coquille de noix sera notre bulle.
L'absence de P. me torture. Ce rêve me rempli. C'est à ce dernier que je m'accroche, je puise en lui la patience qui me faut pour survivre au manque de P.
Le soleil est déjà chaud, mais un peu pâle il donne à l'île cette luminosité feutrée. Tout à l'heure je descendrai sur la plage, je vais rester là, face à lui, je vais le regarder en pensant à P, à nous. Je fais mille projets de rénovation, je cherche déjà la couleur que je choisirai pour les tissus, les rideaux. Je le veux beau, accueillant.
Je m'interdis d'avoir des pensées mélancoliques, je puise au fond de moi, dans les réserves que j'ai faite de P, l'illusion de son contact qui me manque. Si je ferme les yeux très fort je peux presque le sentir. Heureusement que j'ai cette faculté de pouvoir me persuader quelques brèves minutes, qu'il est là, à mes cotés. Je lui parle, je l'entends, je le touche, je le sens.
Bien sur quand j'ouvre les yeux, c'est le vide, le rien. Alors je me dis que bientôt… bientôt, oui c'est loin ce bientôt, mais j'y crois. Je tiens bon.

10 novembre 2005

Croire en la vie

Ça y est,

Me revoilà sur mon île. La ville est le passage obligé pour arriver jusqu'ici. A chacun de mes voyages je reste deux ou trois jours en ville. Je fais le plein de vivres, bien sur il y a un petit "supermarché" sur l'île, mais pas tellement le choix dans les produits, alors je me charge pour quelques jours, au cas ou je n'aurai pas envie de bouger par la suite.
Je suis allé tôt ce matin à l'aéroport prendre mon avionnette, là une foule de choses me passaient par la tête, j'avais une soudaine envie d'écrire, j'ai essayé de mémoriser, mais les idées passent à toute allure et je n'ai pas retenu grand-chose.
Je réfléchissais sur les différentes personnalités des gens qui croisent notre vie. J'ai fait vaguement l'inventaire des plus proches, ou des plus présents dans ma vie, en regardant mentalement leur parcours de vie.
Il y a des gens qui ont une vie facile, c'est comme si tout leur était servi sur un plateau, ils font leur chemin sans rencontrer d'embûche. Je ne sais pas s'ils sont heureux, oui ils semblent l'être, mais au fond, apprécient ils vraiment ce qu'ils ont.
Je pense que pour valoriser ce que l'on a, il faut avoir eut une dose de souffrance, savoir ce qu'est la douleur émotionnelle pour profiter des moments heureux.
Puis il y a ceux qui ont souffert. Quelles que soit la cause de cette souffrance, la douleur les a "modelé" elle leur a apporté la maturité, la réflexion, la sagesse. Ce sont des personnes qui ont su faire face aux événements, des personnes qui ont su lutter. Elles ont su garder le sourire et leur cœur intact. Leur regard est chargé de d'expériences. En général elles savent où elles vont dans la vie, quels sont leurs buts, leurs priorités.
Il y a aussi les personnes qui n'ont pas pu ou pas su surmonter leurs problèmes. Leurs douleurs les ont modelé autrement. Au lieu de la sagesse elles ont laissé naître, les rancoeurs, l'amertume et l'aigreur. Souvent elles en veulent au monde entier. Se ferment au monde et pourtant critique l'indifférence des autres.
J'ai proche de moi ce genre de personnes, tant les sages comme les aigries. Ayant la chance d'avoir une "sorte" de don de communication, les gens s'ouvrent facilement à moi.
Je côtoie les défaitistes, les idéalistes, les optimistes, les pessimistes.
Ici je vis dans un pays pauvre, en grande partie pauvre. Il y a aussi la partie riche, très riche. Les gens que je fréquente sont de toutes classes sociales et de tous milieux. Bien souvent ce ne sont pas les plus riches ou les plus éduqués qui sont les meilleures compagnies.
Il y a autour de moi des gens très modestes, qui n'ont pas eu la chance d'aller à l'école, ils sont presque illettrés. Ces gens là je les admire, leur vie est difficile, ils gardent pourtant le sourire, comme si dès leur naissance ils avaient accepté les difficultés de la vie. Ils aiment faire la fête, ils travaillent en chantant. Non ils ne sont pas inconscient, insouciants, souvent même les discussions avec eux sont passionnantes, leur manière de voir la vie est enrichissante. Les valeurs essentielles pour eux sont la santé et l'éducation qu'ils peuvent donner à leurs enfants. Le reste, ils s'en accommodent, il font avec, et relativisent.
J'aime les écouter, les aider de mon mieux, et surtout ne pas leur faire sentir la différence de statut. Mon statut d'immigrée leur donne l'image de la femme cultivée et riche, bien que ce ne soit pas le cas. Cette image les tient souvent à distance au début, mais je les mets en confiance et alors les barrières tombent. Ils ont une certaine fierté de faire partie de mes connaissances.
Je suis heureuse de leur offrir ce que je peux, tant matériellement que mentalement.
Je n'ai pas la position de conquérante d'un pays. Ce pays je l'ai choisi, il m'a adopté comme je l'ai adopté, je m'y sens bien, chez moi. J'ai toujours en tête un dicton qu'un ami espagnol m'a dit un jour quand je lui demandais pourquoi il était venu travailler ici, il m'avait répondu : " il vaut mieux être la tête du rat que la queue du lion." J'ai alors compris à cet instant sa soif d'orgueil et le vernis que lui procurait le fait d'être un chef ici, après avoir été un simple employé en Espagne. Heureusement il était un bon chef.

Donc après avoir parlé des personnes dont le côté positif ne cède pas, j'en viens aux personnes qui ne croient plus en l'humanité, en l'amour, en la chance, en la vie. Pour eux tous est noir, elles ne perçoivent chez les autres que les faces qu'elles qualifient de mauvaises. Ces personnes n'ont plus confiance, au contraire, la méfiance les habite. Elles avancent dans la vie à tâtons, en prenant des précautions inimaginables pour se protéger d'une éventuelle frustration ou déception. Le pessimisme les bloque, la rancune leur ôte le sourire, l'amertume les terni. Selon elles la vie ne leur offre rien de bon. I

J'ai fait ma petite enquête sur le sujet, j'ai interrogé des personnes différentes dans leur façon de voir la vie.
Je peux dire que ce que j'ai découvert, c'est que je qualifierais "d'inné" le comportement d'adulte.
En écoutant l'enfance des uns et des autres, je me suis rendu compte que déjà petits, leur chemin était tracé dans leur construction mentale.
Il y a ceux qui souffraient dans l'enfance et qui faisaient tout pour se faire aimer, pour obtenir ce qui leur faisait défaut. Il y a les autres, qui ont souffert aussi, mais qui ont choisi de rejeter les "acteurs" auteurs de leur mal être.
La réaction de l'enfant qu'ils étaient a tracé leur parcours de vie. Tout au long de celle-ci, ils continuent à agir de la même façon. On a comme résultat, les gens généreux et ouverts et ceux qui sont fermés et avares d'eux-mêmes.

Les premiers savent ce qui signifie le sacrifice pour obtenir quelque chose, les autres refusent les efforts, par méfiance, par peur d'un non résultat. Ces derniers se protègent mais se privent aussi (sans le savoir) de petites et grandes joies.

Je ne mets pas ces personnes à l'écart, parce que je ne peux croire qu'il y ait les bonnes personnes et les mauvaises. J'étais surprise en lisant le blog d'une amie, du nombre de messages chaleureux qu'elle a reçu alors qu'elle annonçait un souci dans sa famille.
J'étais heureuse pour elle, mais j'étais aussi heureuse de voir que bon nombre de personnes se préoccupent encore de se montrer solidaires et attentives. Je suis certaine que parmi celles-ci, il y en a certaine qui dans la relation non virtuelle, sont de la catégorie des "distants" et des "indifférents" alors que dans une relation virtuelle elles peuvent se lâcher. Le risque est moins grand. En cas de déception on coupe le cordon et les conséquences sont moins dures à vivre.
Je souhaiterais avoir la possibilité de montrer à ces personnes combien il est plus bénéfique de vivre sans une armure. Un simple sourire offert apporte un sourire en retour, alors pourquoi se priver de tant de petits bonheurs simples. Les armures ne protègent pas, elles nous coupent du monde.
Je remercie la nature de m'avoir donné la chance d'être optimiste. Parfois j'ai touché le fond, parfois j'ai souhaité mourir tant j'avais du chagrin, mais j'ai toujours vu au fond de moi une petite lumière qui guidait mes pas, et une petite voix qui me disait : "ça ira mieux, avance."

Je raconte tous ça aujourd'hui parce que j'ai correspondu avec quelqu'un qui souhaite aider une personne de tendance défaitiste, et se désole de ne pas y arriver. Mais aussi parce que en prenant mon avion ce matin je pensais fort à mon chéri, je pensais à notre merveilleux projet et soudain je me suis dit à moi-même que je n'aimerai pas que l'avion tombe aujourd'hui, ce serait trop bête. Je l'ai parfois souhaité, mais maintenant non. La lumière au fond moi ensoleille mon chemin, et ma petite voix me dit : "Tu vois, il fallait croire en la vie."

09 novembre 2005

En souvenir,

Je parlais hier ic i de notre première rencontre. J'avais écrit ce petit poème, je le livre ici.

Sublime moment.

La nuit c'est effacée, le jour se lève enfin,
deux âmes esseulées ont fait un long chemin.
Ils vont changer leur vie, vivre un nouveau destin,
veulent dans leur mémoire des joies pour leur demain.

Silhouette immobile, figée par l'espérance
son regard de candide scrute avec impatience.
Il vient vivre son rêve, il a chassé sa peur.
Il cherche dans la foule à voir son âme soeur.

Elle apparaît soudain, il croirait un mirage,
telle qu'il avait vu, fidèle à ses images.
Il reconnaît sa belle, elle est là, souriante,
il avance vers elle, la démarche dansante.

Elle avance fébrile, elle veut le séduire,
elle est morte de peur, elle s'attends au pire
Il lui avait promis la soutenir des yeux,
mais il les a fermés, elle implore les cieux.

C'est l'heure du contact, désiré et magique
ils se suivent des yeux en cet instant unique.
une étreinte en silence, les mots sont superflus.
c'est un moment intense, si longtemps attendu.

les deux êtres fusionnent, ils sont là, seuls au monde
leurs coeurs tremblant d'émoi, le bonheur les inonde
les minutes s'écoulent, mais ils restent soudés
c'est leur première étreinte, c'est leur premier baiser.


Et heureusement il y en aura plein d'autres.......

08 novembre 2005

Pensées désordonnées.

J'ai bien dormie, j'étais éreintée cette nuit. Ce matin je me suis réveillée sans trop savoir où j'étais, j'avais dans la tête des pensées en anglais, espagnol et français, je me parlais à moi-même dans les trois langues, c'est bizarre mais c'est souvent comme ça quand je fais le voyage.
D'ailleurs je parle souvent en mélangeant les trois langues, selon ce que je veux dire je trouve plus facilement l'expression qui convient le mieux, c'est pratique pour moi et moins pour ceux qui ne comprennent pas les trois, mais bon, si j'ai a faire a un interlocuteur qui ne parle qu'une langue je fais quand même un effort.
Je ne sais pas pourquoi je raconte ça, j'avais pas du tout ça en tête en ouvrant mon ordi, c'est drôle comme l'esprit dérive parfois, on pense une chose et c'est l'autre qui prend le dessus.
Je voulais en fait raconter ma première journée, donc j'y viens.
Après une bonne douche pour me réveiller et me rafraîchir, j'ai pris ma voiture, dès le nez dehors, je retrouve la chaleur, les bruits, les odeurs qui caractérisent bien mon pays.
Ici je trouve que tout est coloré, que la vie est trépidante mais pas stressante. Je m'arrête au premier centre commercial où je dois me rendre et voila que je suis abordé par deux vendeurs des rues, c'est courrant ici. Un me propose kit piéton pour téléphone portable, pourquoi pas me dis-je. "Oui oui il me réponds, parce que los boletos (les contreventions) ont augmenté, elles sont passées à 25 dollars. Alors il vaut mieux avoir une oreillette. C'est un bon argument, comme en plus je ne veux pas rater un appel de mon chéri si je suis au volant, j'achète ladite oreillette. (Ici il est interdît de téléphoner en conduisant.)Voilà que l'autre me propose les DVD des derniers films à l'affiche, j'hésite, puis finalement je cède devant son insistance si aimable, "si mi amor, son buenos, veras que te vas a divertir mucho…"Je traduis, oui mon amour, ils sont supers, tu vas bien te régaler.
J'opte pour n'en prendre qu'un, je sais que c'est du piratage, et je n'aime pas participer à ça, mais je sais aussi que ces gens là n'ont pas tellement le choix pour gagner leur vie, ils se débrouillent comme ils peuvent. Je mets ma belle morale et mes convictions dans ma poche et j'achète. Je me dirige alors vers le magasin où j'ai décidé d'aller. Là encore je suis reçu avec les "mi amor, linda, corazon" etc... Ça fait du bien, surtout quand on a le cœur en peine. C'est ce que j'aime ici, les gens sont chaleureux, toujours souriants, pourtant la vie ne les épargne guère, la pauvreté est partout, la richesse aussi d'ailleurs, les deux contrastent terriblement mais vivent cote à cote sans aucun problème. La criminalité est bien moindre par rapport aux pays comme la France ou les états unis. Je me sens beaucoup plus en sécurité ici. L'image des pays comme celui-ci est bien souvent fausse outre atlantique. J'entends souvent lorsque je suis en France des répliques comme : Oh mais tu n'as pas peur de vivre là-bas, c'est un pays dangereux non ? Et bien non ce n'est pas un pays dangereux, pas plus qu'ailleurs, et je crois même que bien moins qu'ailleurs.
J'ai donc fait mes emplettes, j'ai pris mes rendez vous, et j'ai réservé mon billet d'avion pour aller jeudi matin sur mon île. Bien sur j'ai passé deux coup de fil à P, lui aussi, ça fait donc 4. (Le décalage horaire me permet encore de savoir conter jusqu'à 4.) Il me manque, ce n'est pas un scoop ok, mais c'est vrai, il me manque. Je me suis fait une raison, je me dis que je suis là pour faire ma part de préparatifs dans la préparation de notre voyage. Je vais donc m'occuper activement de l'achat du bateau, puis de la remise en état. Je vais me régaler à le remettre propre, le décorer, le faire beau. Notre prochain nid d'amour, le moyen de locomotion le plus lent, le plus cher, le plus inconfortable, dit-on dans le milieu de la voilà. Pour nous c'est le moyen le plus beau de voyager vers notre bonheur.
Cette première journée m'a aussi apporté quelques réflexions, sur ma vie d'aujourd'hui, et ma vie d'avant comme je dis, je veux dire ma vie d'avant P. Parfois on a la sensation d'avoir tout ce que l'on veut, plus que la sensation, la certitude, c'est ce que je pensais. Puis un cataclysme est venu briser ma vie. Le mot n'est pas trop fort, parce que c'est comme cela que je l'ai ressenti. Une crise de couple destructrice, elle m'est tombé sur la tête sans préavis. M'a mise à plat. Je croyais que jamais je ne verrai le bout du tunnel; j'avais du mal à me dire que c'est lorsque on touche le fond, qu'il ne reste plus qu'une chose à faire c'est de prendre l'élan et de remonter. Bien que je sois du genre optimiste, cet élan c'est le hasard du net qui me l'a donné. J'ai rencontré P, par pur hasard, sur un forum de psychologie ou il avait posté en réponse à quelqu'un qui vivait la même chose que lui. P, avait donné un conseil qu'il avait lui-même du mal à suivre. J'avais mi mon grain de sel, en lui écrivant que les choses n'étaient pas si simple qu'il voulait bien le dire. Sur ce il m'a répondu et nous avons échangé 8 mois et quelques centaines de mails, en toute amitié et solidarité. J'avais décidé de venir en France voir ma famille, je lui ai dit que peut être nous pourrions nous voir. C'est à ce moment que les choses ont changé de chapitre. Nos mails se sont transformés en scénario de rencontre éventuelle, nous riions beaucoup à l'époque, en plaisantant sur ce sujet, puis peu à peu, nous avions vraiment envie de nous voir, peur de nous voir, l'impatience de nous voir, la joie de nous voir…..jusqu'au jour ou nous avons eu le bonheur de nous voir. Déjà nous savions tout l'un de l'autre, oui tout, presque tout, si je devais dire un pourcentage je dirai 95 pour cent. Je connaissais plus P que mon ex mari, avec qui j'ai vécu 18 ans. Nous avions abordé une quantité de sujets innombrable. Nous avions exploré les moindres recoins de nos idées, valeurs, croyances, déceptions, frustrations. Ainsi que nos désirs, espoirs, attentes, rêves. Le plus fabuleux c'est que nous étions en phase. Je précise que ces échanges nous les avions alors que rien n'était "déclaré" entre nous, nous ne nous séduisions pas, et n'avions aucune intention de le faire, nous étions des amis, sans plus.
Je pense que c'est fabuleux de se connaître ainsi, dans le vrai, nous nous mettions à nus, sans pudeur, nous n'avions rien a perdre et une belle amitié à gagner. C'est fabuleux parce qu'il est rare de connaître quelqu'un sous ses plus sombres facettes, en général les sombres facettes on les découvre en temps de crise à deux. Le temps de la séduction entre deux personnes nous guide souvent à cacher les parts sombres de notre personnalité. Là c'était l'inverse, nous nous contions notre vie, en nous disant surtout nos réactions face aux aléas de celles-ci. Nous nous découvrions sous l'angle de la souffrance que nous vivions de part et d'autre. Nous nous épaulions mutuellement et l'écho de nos malheurs nous aidait à nous découvrir.
Nous n'avons presque rien découvert par la suite, si ce n'est le bonheur de vivre nos similitudes et nos complémentarités. Notre bonheur à partager nos moments ensemble. Nous en avons eu des difficiles aussi, surtout dus aux contingences extérieures, mais nous nous sommes battus, et nous continuons à le faire pour certaines choses qui nous restent à régler. L'important c'est de se battre pour atteindre le même but. Je crois que nous sommes sur la bonne voie.
Je viens de relire ce billet, j'ai dérivé du sujet que je voulais aborder, tant pis. Le décalage horaire à du me décaler les neurones. Demain je serai peut être plus claire, plus ordonnée dans mes pensées.

07 novembre 2005

Océane...le retour,

Me voilà à Miami, en attente, j'ai encore deux heures à perdre, alors j'ouvre mon ordi pour passer le temps, une première petite surprise m'y attends. Sur mon écran je vois un petit document qui dit : "ouvre moi", j'ouvre, un grand je t'aime en lettres rouges apparaît, un petit mot de mon homme. En ce moment il dors, je pense à lui et j'aimerais lui transmettre mes pensées pour qu'il les reçoive en rêve.
Le voyage a été plus long que prévu, j'ai manqué l'avion de Mia/pty, nous étions parti avec du retard ce matin ce qui retarde mon arrivée de cinq heures. J'arriverai à 23h45, ce qui me fera au total un voyage home to home de 25 heures, je crois que je viens de battre un recors.

J'ai hâte d'être dans mon lit, enfin pas mon lit puisque je vais rester sans doute 2 ou 3 jours en ville et que je rejoindrai mon île mercredi ou jeudi. Mais ma ville c'est déjà chez moi, enfin c'est bizarre, parce qu'en même temps que j'écris chez moi, je me le demande, j'ai fait tellement de va et viens depuis deux ans, que je ne sais plus où est mon chez moi, je suis multi résidences. Tiens il me revient une petite anecdote, un jour J le fils de P m'a dit qu'il disait à l'école qu'il était SDF, il le disait parce qu'à l'époque il vivait la garde alternée. Je pourrais dire aujourd'hui que je suis SDF. Entre mon pays de résidence, la France et bien souvent Miami où vit ma fille, je n'ai pas beaucoup eut le temps ces derniers mois de me fixer réellement quelque part.
Je commence à sentir le sommeil, malheureusement il parait que le vol est complet ce qui me laissera peu de chance pour dormir un peu. Aujourd'hui j'ai cependant eut de la chance, puisqu'au départ de Paris, le charmant Monsieur qui m'a donné ma carte d'embarquement m'a surclassé, ce qui m'a permis de voyager plus à l'aise, mais les heures s'accumulent tout de même et j'ai hâte de me glisser dans les draps.
Il parait que Bush est en visite dans mon pays et que c'est l'effervescent totale, pourvu qu'il parte vite.

Tiens l'annonce de l'embarquement, je vais devoir rentrer on ordi et aborder pour le dernier tronçon. Je reprendrai demain, ce qui me permettra de mettre un peu de chaleur tropicale dans ce billet.

Me voilà enfin arrivée, il est 2 heures du matin ici et déjà 8heures en France, je viens d'avoir mon chéri au téléphone pour le rassurer sur mon voyage. Je vais me coucher, demain j'en dirai plus.

04 novembre 2005

Plus qu'un week-end.

Voilà notre dernier Week-end qui approche. Ce sera le dernier de cette année où nous serons ensemble. Le ciel est gris, pluvieux, il pleure ses larmes et je retiens les miennes. Je sais que je vais souffrir de cette séparation, son absence, et surtout de notre éloignement. Il est dur d’etre séparé, et lorsque la distance est si grande j’ai l’impression que c’est encore plus dur, parce qu’il est impossible en cas de gros coup de blues de prendre la route et de se voir.
Quand je suis sur mon île et que je pense à lui, que je ressens ce manque en moi, je ne vois que cet océan immense qui nous sépare. Il me parait interminable, sans fin. Je le sens là-bas, au loin, au delà de l’arc en ciel comme nous aimons le dire.
Cet arc en ciel j’adore le passer quand c’est pour le rejoindre, mais le voyage qui m’éloigne de lui est toujours rempli de ma douleur, et de la sienne que j’emporte aussi avec moi.
Pourtant je sais que nous allons nous revoir, mais cela ne diminue pas ma peine, j’ai la sensation que nous perdons du temps, des heures, des moments précieux, en fait c’est plus qu’une sensation, c’est une certitude, une réalité. Nous avons beau nous dire que nous en profiterons à fond plus tard, ce n’est pas une consolation.
Je ne veux pas penser à mes journées sans lui, pourtant les images de moi au loin s’imposent à moi. Je ne parviens pas à les chasser.
Aujourd’hui je suis comme le temps, grise, pluvieuse. J’ai la mélancolie qui me gagne, elle m’envahie, elle m’étouffe.
A chaque départ j’ai peur de le perdre, j’ai peur de ne plus le revoir, je redoute un mauvais coup du destin qui nous séparerait pour toujours. Je deviens pessimiste, je me dis que si quelque chose nous arrivait pendant que nous sommes loin l’un de l’autre, nous ne serions pas main dans la main pour nous aider, nous assister. Cette idée me fait peur.
Nous avons passé un mois merveilleux, beaucoup de discussions sur notre avenir et celui des enfants, nous sommes soudés l’un à l’autre, luttant pour atteindre le meme but. J’implore les dieux pour que notre rêve se réalise, notre rêve de vie sans ses séparations difficiles, insoutenables.
Parfois nous évoquons notre première séparation c’était après six jours de pur bonheur, six jours d’émotions intenses dont lui et moi gardons les empreintes indélébiles au plus profond de nos cellules. C’était notre première rencontre après le virtuel.
Cette première séparation ressemblait à un cataclysme, je me revois encore en haut de cet escalier roulant qui m’emportait vers la porte d’embarquement, je le regardais en bas mais lui ne me voyait déjà plus, son regard s’était perdu dans les entrailles de sa douleur. J'ai eu à ce moment là un besoin irrésistible de dévaler cet escalier. La raison m’a rappelé à l’ordre, à ce moment il ne faillait pas le faire. Nous avions tous les deux des étapes à franchir avant de nous retrouver. Je me suis sentie anéantie, vidée, seule au monde et plus rien n’existait alors. Il n’y avait que le film de ses six jours que je repassais au ralenti dans ma tête comme pour en revivre chaque minute. J’ai pleuré pendant presque les vingt deux heures que dure ce long voyage qui me ramène chez moi, les seuls moments ou je ne pleurais pas étaient les moments ou le sommeil provoqué par la fatigue m’engloutissait.
Le retour chez moi fut horrible, je ne voyais plus que l’écran de mon ordinateur, c’était la seule chose qui me permettait de me sentir proche de lui.
Son absence habitait mon âme, je n’étais plus moi, je n’étais plus rien qu’un corps en attente d’un prochain voyage pour le retrouver.
Au fil du temps ces départ et ses retours se sont succédés, malgré cela on ne s’y habitue pas, ils nous imposent toujours leur poids d’émotions, de tristesse, de future solitude. Seul l’espoir de se retrouver nous permet de ne pas nous écrouler. C’est la poitrine serrée dans l’étau du manque que nous vivons nos séjours l’un sans l’autre. Ce manque nous l’évoquerons encore dans nos échanges, ce manque qui nous confirme l’amour que nous nous portons. Cet amour qui nous tient et nous porte jusqu’au paradis dans lequel nous vivrons le jour ou rien ne nous obligera à nous séparer.

03 novembre 2005

Courage ?

Dimanche soir je suis allée lire le blog de quelqu’un que j’aime bien, il parlait de la communication. Depuis quelques temps je faisais des commentaires par mail à cette personnes et je n’avais pas de retour dans ma boite au lettres, de plus j’avais laissé un commentaire sur son blog et il avait disparu. Hanté par un vieux démon qui me tire vers le sentiment d’etre exclue ou pas aimé, je me suis laissé aspirer par cette « frustration » et je lui ai écrit en lui disant ceci : Ce texte tombe à pic, lorsque je me demande pourquoi tu ignores mes mails et que tu effaces même mon petit commentaire, pourtant tout gentil sur ton blog. Et lui disant aussi que je le trouvais égocentrique. (Il avait parlé de l’égocentrisme dans son blog)
Sur ce, il m’a écrit en direct sa surprise, me disant qu’il avait toujours répondu à mes mails, et qu’il n’y était pour rien dans ce malentendu. Ensuite il a fait un petit billet sur son blog à propos de mon attaque envers lui.
J’ai bien compris aussitôt que j’avais fait une grosse bévue, et je me suis excusée auprès de lui, en direct et sur son blog.
Ces excuses sur son blog m’ont values le titre de courageuse. Or le courage de reconnaître ses erreurs est pour moi naturel, normal. Sincèrement je me serai sentie hypocrite de laisser les autres se demander qui était en cause.
Les blogs sont anonymes, mais meme si vous ne connaissez de moi que mon pseudo et ici ma photo, je ne me serai pas sentie bien avec moi-même de faire des excuses dans l’anonymat.
J’ai besoin d’etre franche, honnête, et je veux donner a ce qui me lisent la possibilité de lire mes forces mes aussi mes faiblesses. Je suis comme vous, humaine donc imparfaite. Vous m’acceptez telle que je suis ou vous changez de blog.
Ce blog, Iles et Ailes raconte ma vie actuelle, je l’ai fait pour y relater l’aventure que je vis actuellement et aussi, surtout, pour vous raconter plus tard le voyage que je souhaite faire avec l’homme qui partage ma vie. Ce blog je le veux gai, sans trop d’états d’âme, meme si avant le voyage prévu il y en aura.
J’ai un autre blog, que j’ai commencé il y a peu aussi sur lequel je dévoile peu a peu l’histoire de ma vie, les souffrances par lesquelles je suis passée, ainsi que les petites facettes créatives que j’ai, poésie, peintures et autres. Je ne cacherai pas grand-chose, seulement quelques sentiments ou pensées qui pourraient éventuellement blesser mes proches. Je souhaite écrire dans le respect de mes idées et aussi le respect de ceux qui m’entourent.
L’anonymat je n’en ai pas vraiment besoin, en fait je le prends surtout parce que je ne peux étaler la vie privée de mon compagnon à travers mes écrits. Mon anonymat le protège donc un peu des moteurs de recherche. Ma vie pour l’instant est partagée entre la France et mon île. Lorsque nous seront partis sur notre bateau, je pourrais plus librement vous faire partager nos photos de voyage et avoir la liberté de m’exprimer comme j’ai envie de le faire.
Je suis franche sincère, et je souhaite le rester.